Mélanges offerts au Professeur Philippe Loupès, Textes réunis par les Professeurs Anne-Marie Cocula et Josette Pontet, Presses Universitaires de Bordeaux, 2005, p. 111-125 (15 p.).
Que signifiait être organiste en Espagne au XVIIe siècle, sur le double plan professionnel et social ? Plusieurs éléments de réponse peuvent être apportés en examinant le milieu d'origine, les modes de recrutement, les fonctions et les carrières; ils nous aideront à nous représenter la condition de l'organiste dans la société espagnole de l'époque. Pour de nombreux musiciens espagnols, et, en premier lieu, pour les organistes, les principales opportunités de travail étaient offertes par l'Eglise, tandis que seuls de rares privilégiés arrivaient à obtenir un poste à la cour. En dehors de ces deux débouchés, il n'y avait guère, pour les artistes, d'autres perspectives intéressantes de carrière, comme il n'en existait dans d'autres pays, en particulier en Italie où la haute bourgeoisie, l'aristocratie et les grands dignitaires de l'Eglise exerçaient un actif mécénat artistique, dans leurs somptueuses résidences. Pour diverses raisons que nous analyserons plus loin, ce mécénat n'a pas pu se développer en Espagne. Aussi, devenir organiste représentait pour un jeune msicien d'Eglise, un des rares moyens d'améliorer son statut d'origine, surtout s'il se faisait ordonner prêtre, selon l'usage. Pour mieux cerner noutre personnage d'étude et son un ivers, calquons nos pas sur les siens et suivons-le dans son parcours professionnel et social.