"A l'ancienne et à la moderne", Musiques pour le roi Henri de France et de Navarre, Petits Cahiers du château de Pau n° 4, 2013, p. 7-13
(7 p.). EAN 9782711861316
Qu’est-ce que la musique ? se demande saint Augustin (354-430) à l’aube du christianisme. Pendant des siècles, théoriciens, musiciens, ecclésiastiques, savants vont se poser la même question, en essayant de cerner son essence profonde, ses effets, sa finalité et son rapport à la divine harmonie des nombres. Mais qu’est-ce que la musique de cour à la fin du XVIe siècle? Autrement dit, qu’a de particulier la musique composée et pratiquée dans le lieu où s’exerce le pouvoir ? C’est à la lumière du contexte culturel proche que nous tenterons de répondre à cette question. La musique, comme la danse et la pratique d’autres arts, a intégré l’éducation princière dès le XVe siècle dans les cours italiennes, sous l’influence des nouveaux idéaux humanistes qui valorisent l’harmonieux épanouissement intellectuel et physique de l’individu. Le Livre du Courtisan, publié d’abord en italien en 1528 par Baldassare Castiglione, devient très rapidement la référence pédagogique dans la formation des princes européens et témoigne de l’évolution des mentalités à cet égard ; le corps, musicien ou dansant, participe de l’Harmonie universelle. Cette nouvelle éducation favorise le mécénat dans les cours italiennes où foisonne une brillante activité intellectuelle, tant sur le plan de la création que de la réflexion scientifique et esthétique. La question de la musique revient alors selon une approche différente, éclairée par les témoignages de l’Antiquité sur ses effets merveilleux ; la valorisation des sens empiète sur la primauté médiévale de la raison, à mesure que le souci de théâtralité s’étend aux diverses expressions artistiques.
Des pouvoirs de la musique à la musique au service des pouvoirs politiques ou religieux, le pas est vite franchi en ce XVIe siècle. Au premier degré, la musique de la cour est exemplaire en ce qu’elle cherche à offrir le meilleur de son époque, pour rivaliser avec les cours étrangères et servir de modèle. Mais au second degré, la musique de la cour combine une alchimie secrète avec le pouvoir politique et religieux. Pour manifester sa puissance à ses sujets, se montrer munificent et paré de vertu, le prince se sert abondamment de la musique et des arts comme vecteur de communication.
Dans la période si trouble en France de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe, qu’en est-il de la musique à la cour à l’époque de Marie de Médicis, éduquée dans la culture humaniste italienne ? Nous allons tenter de répondre à cette question en examinant les différentes fonctions de la musique de cour : la glorification du prince et de la dynastie, la prière, le divertissement, la symbolisation sonore du pouvoir.
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